Lu # 12 : Oncle Vania Anton Tchekhov (1897)
Le vieux professeur Sérébriakov est venu se retirer à la campagne, dans la maison de sa première épouse. Cette arrivée perturbe la vie paisible de Sonia, la fille du professeur, et d'oncle Vania, qui à eux deux exploitent tant bien que mal le domaine. D'autant que l'attention des proches, y compris celle de Vania, se cristallise bientôt sur Eléna, la seconde et très désirable épouse.
Dans ce drame, la capacité de Tchekhov à
reproduire des atmosphères, sa langue même signalent l'essentiel : que la
beauté vient de la simplicité et que les personnages puisent dans le quotidien,
même trivial et résigné, le sens de leur existence.
Oncle Vania est une réécriture de la pièce L’homme des bois qui a connu un échec. Anton Tcheckhov a repris la même intrigue mais a apporté quelques
changements : suppressions et modifications de certains personnages (psychologie, importance, configuration de la pièce).
Contrairement à de nombreuses pièces de théâtres
de cette époque (nous sommes en 1897 quand même), Oncle Vania est une
pièce de théâtre en quatre actes n’ayant aucun découpage en scène. L’acte I
permet de découvrir chaque personnages et les liens qui les unis. Durant l’acte
II, les protagonistes se livrent les uns aux autres, les sentiments sont
libérés, sentiments que l’éducation bourgeoise de l’époque ne permet pas d’être
exposée au grand jour : l’amour, la haine, la jalousie. Avec l’acte III vient
le coup théâtre, la goutte d’eau qui va faire éclater un conflit entraînant une
scène tragico-comique dans un climat déjà très tendu. Enfin durant l’acte IV,
les tensions retombent.
Oncle Vania raconte une succession d’instant de vie qui ont pris une pause
avec l’arrivée du professeur et de sa femme. Dans cette pièce où drame et
comique s’entremêle. Comique quand Vania à deux repris, manque Sérébriakov en
lui tirant dessus à bout portant. Dramatique quand, par exemple, Ivan
Petrovitch Voïnitski (Oncle Vania) fait le triste constat de sa vie passée à idolâtrer
le professeur Alexandre Vladimirovitch Sérébriakov.
« Tu as détruit ma vie ! Je n’ai pas
vécu, pas vécu ! Pour tes beaux yeux, j’ai exterminé, anéanti les
meilleures années de ma vie !».
J’ai trouvé les personnages très intéressants.
Le professeur est insensible et égoïste même envers sa propre fille. Le médecin trouve le réconfort dans l’alcool et
est incapable d’aimer les autres. Sonia vis un amour inavoué et non partagé.
Vania voue une haine envers le professeur et comme Sonia, il vis un amour non partagé.
Et Eléna, potiche, bonne a rien est celle qui résume le mieux chaque
protagoniste lorsqu’elle s’adresse à Vania.
« Ca va de travers dans cette maison.
Votre mère déteste tout, excepté ses brochures et le professeur ; le
professeur est sur les nefs, il ne me fais pas confiance, il a peur de
vous ; Sonia en veut à son père, m’en veut à moi, et ne me parle plus depuis déjà deux semaines ; vous
détestez mon mari et méprisez ouvertement votre mère ; moi, je suis sur
les nerfs, et, aujourd’hui, j’ai failli pleurer une bonne vingtaine de fois… Ca
va de travers dans cette maison. »
Mais tout au long de ma lecture, je me suis rendue
compte que malgré leur différence, chaque personnage est passé à côté du bonheur.
La perte du bonheur est le thème central de cette pièce selon moi.
J’ai pris plaisir à lire cette pièce, qui donne à réfléchir sur l’importance que l’on porte à l’amour et à l’argent comme moyen de trouver le bonheur. Grâce à une langue généralement familière mais qui s’enrichit dans de long monologues, des silences, des apartés, Anton Tchekhov montre l'emprisonnement de chacun dans ses terreurs intimes et dans ses déceptions de la vie.
Je pense renouveler ma découverte de cet auteur avec une autre pièce La mouette.
Je ne suis pas une grande fan de lecture de pièces de théâtre, je préfère cent fois les voir en vrai (c'est peut-être aussi que je suis mauvaise actrice même dans ma tête)
RépondreSupprimerLol :)
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