Lu # 22 : Maman à tort de Michel Bussi (2015)

Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n’est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit. Il est le seul… Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l’aide. Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple. Car déjà les souvenirs de Malone s’effacent. Ils ne tiennent plus qu’à un fil, qu’à des bouts de souvenirs, qu’aux conversations qu’il entretient avec Gouti, sa peluche. Le compte à rebours a commencé. Avant que tout bascule. Que l’engrenage se déclenche. Que les masques tombent. Qui est Malone ?

J’ai souvent entendu parler de Michel Bussi dans mon entourage : « Mais attends tu te dis fan de thriller et tu le dernier Bussi ? Attends tu n’as jamais lu l’un de ces romans ? » . Comme si ne pas le connaître était commettre une faute de goût.

Alors quand la possibilité de lire Maman à tort en lecture commune s’est présentée, je me suis dis que c’était l’occasion pour moi de lire un roman de ce phénomène qui fait tant jaser dans les vestiaires de ma salle de sport.

Le style de l’auteur est dynamique et fluide. J’ai a peine commencé Maman à tort que je n’ai plus voulu lâcher le livre tant j’étais prise dans l’histoire. Les pages se sont enchaînés à une vitesse !

Les différents personnages, leurs relations et leurs psychologies sont approfondis. Par contre, je mettrai un bémol sur la précocité du p’tit Malone !

Je ne me suis pas particulièrement attaché à un personnage en particulier, même pas au petit Malone. Ce n’est pas un point négatif mais dans ce genre de livre je ne m’attache à personne, seul l’intrigue, le déroulement de l’enquête m’intéresse. Je donne une mention spéciale au nom des enquêteurs donnant un aspect de conte à l’histoire.

Et quelle intrigue ! J’ai pris un réel plaisir à suivre les enquêtes. A chaque fois que l’auteur laissait filer un indice je restais bouche bée. Bon je me suis rapidement douté du mystère autour de Gouti et j’ai vu arriver certaines connections (il faut vraiment que j’arrête les séries du type Esprit Criminel ou Section Criminel…). Mais on voit le travaille de fournis qu’a effectué l’auteur autour de la psychopathologie de l’enfance, la relation mère-enfant, les recherches linguistiques et le contexte historiques des lieux.

J’ai adoré le décor choisi par Bussi, Le Havre, ville qui n’a pas belle réputation et pourtant il a réussi a me donner envie de visiter cette ville, pour le château, le bateau de pirates…

Est-ce un coup de cœur ? Non, car j’ai trouvé certaines révélations peu réalistes et j’ai été déçu des derniers chapitres. Malgré tout, j’ai adoré ma première rencontre avec Michel Bussi. Je dois l’avouer cet auteur sait libérer les révélations au bon moment tout en manipulant le lecteur du début à la fin.

« Tant que le langage n’est pas acquis, la pensée procède par images, et donc la mémoire aussi d’un point de vue psychanalytique, cela signifie que les souvenirs ne peuvent être stockés que dans l’inconscient, mais ni dans la conscience, ni même dans la préconscience… chez un jeune enfant qui semble avoir tout oublié, il reste toujours des traces ! … L’exemple le plus classique est celui du gosse qu’on circoncit alors qu’il a à peine trois mois et qui garde jusqu’à ses dix ans une frousse terrible de l’hôpital, de ses couleurs, de son odeur, de ses bruits, sans comprendre pourquoi, ignorant même qu’il y a déjà mis les pieds. Dans notre langage de psy, pour donner un nom à une telle mémoire traumatique inconsciente, on parle de fantôme.»