Lu # 20 : 1984 de Georges Orwell (1949)

Après avoir lu Nous autres de Eugène Zamiatine, le père des dystopies, Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley c’est au tour de 1984 de George Orwell de s’être glissé dans mes doigts.

Je l’ai lu en cours de français au lycée et je dois vous avouer que ce livre m’avait laissé un bon souvenir mais sans plus. Comme 90% des livres que j’ai pu lire à cette époque. Donc quand il a été choisi lors d’une lecture commune, c’est sans grande hésitation que je l’ai lu.



De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d'en face.
BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de WINSTON... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens.
Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance.
Seule comptait la Police de la Pensée.

Je ne vais pas me lancer dans une étude complète de ce roman car il y a trop de choses à dire, à analyser. Et d’autres, plus expérimentés, pourront faire une meilleure analyse littéraire et philosophique de ce roman.

Dans ce monde décrit par George Orwell, le monde est gouverné en trois grandes puissances créées après une guerre nucléaire. Ces trois régimes totalitaires dirigent chacun leur peuple selon trois doctrines :l’Angsoc pour l'Océania, le néo-bolchévisme pour l'Eurasia et le culte de la mort pour l'Estasia. Cela vous rappel quelque chose…

Mais c’est en Océania que l’histoire est centrée. La Grande-Bretagne a instauré un régime totalitaire proche du communisme stalinien et du nazisme dans de nombreux aspects. Dans cette Grande-Bretagne, la liberté de pensée, la liberté d’agir sont supprimées ou sont sur la bienveillante surveillance de Big Brother. On suit Winston Smith simple maillon d’une chaîne qui a conscience de la duperie du Parti. Il sait que le Parti pratique la déformation de l’information et le lavage de cerveau afin de maintenir leur domination.

Dans de nombreux aspects de ce monde, j’y ai retrouvé l’influence qu’a pu avoir Eugene Zamiatine dans Nous autres et Adouls Huxley dans Le meilleur des mondes. La société est divisée en caste. La vie de la population est organisée du lever au coucher. Continuellement, ils sont obligés de suivre les informations, la propagande que distille le Parti durant les minutes des la Haine.

A travers 1984, George Orwell pointe du doigt le danger et les dérives du régime stalinien mais aussi d’autres mouvements de pensées qui émergent au moment de l’écriture de son roman (1949).

J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur que j’ai trouvé fluide et facile à lire. L’intrigue est distillée avec perfection. Contrairement à son contemporain Adouls Huxley, dans 1984 George Orwell n’a pas eu besoin d’utiliser des néologismes pour rendre son roman réaliste et surtout terrifiant. Il lui a juste fallut  projeter son histoire dans le futur en incorporant des faits réels.
Ceci rend le roman indémodable et transposable a n’importe quelle époque. Puisque malheureusement certains  aspects de ce roman se sont passés et se passent encore actuellement à notre époque. Isolationnisme, contrôle de l’informations, contrôle de la populations, dénonciation, torture, disparition des personnes devenues trop encombrantes, faux procès…

A travers ce roman George Orwell montre ce qu’il se passe quand la liberté collective domine sur les libertés individuelles. On ne peut pas refermer ce livre sans faire un parallèle avec ce qui se passe depuis quelques années dans le monde, notre société. Je ne pense pas que Orwell pensait qu’en 2016 son livre serait autant d’actualité.

Ce qui m’a le plus touché dans ce roman est la fin. Comment aurait-elle pu être autrement. Le héro n’est plus que l’ombre de lui-même, il finit par rentrer dans le rang car toute résistance n’est que douleur et pure perte de temps.
Je pense que je n’avais pas la maturité pour comprendre pleinement 1984 au lycée. Ce fut une belle redécouverte.

« Vous croyez que la réalité est objective, extérieure, qu’elle existe par elle-même. Vous croyez aussi que la nature de la réalité est évidente en elle-même. Quand vous vous illusionnez et croyez voir quelque chose, vous pensez que tout le monde voit la même chose que vous. Mais je vous dis Winston, que la réalité n’est pas extérieure. La réalité existe dans l’esprit humain et nulle part ailleurs. […] Elle n’existe que dans l’esprit du Parti, qui est collectif et immortel. Ce que le parti tient pour vrai est la vérité. Il est impossible de voir la vérité si on ne regarde avec les yeux du Parti. Voilà le fait que vous devez apprendre, Winston. Il exige un acte de destruction personnelle, un effort de volonté. Vous devez vous humilier pour acquérir la santé mentale ».


Commentaires

  1. J'avais adoré ce roman fondateur de la dystopie!
    Mille baisers,

    Kaecilia - http://kaecilia.fr

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  2. On en a étudié un extrait en littérature anglaise, il faudra que je le lise un jour. :)

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    1. En anglais, il doit être géniale. Je te le conseil vivement!

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  3. J'en ai étudié un extrait en LELE, mais j'avoue que ce n'est pas un livre qui me tente beaucoup. J'avais été déçue par celui de Huxley, et ce genre de dystopie ne m'attire pas vraiment. Mais je le lirai quand même un jour, c'est sûr. :)

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    1. LELE j'ai été recherché pour connaitre ^^. Huxley et Orwell ont écris 2 dystopies que je trouve vraiment différentes. Mais elles sont différentes de celles que l'on peut lire actuellement.

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  4. Un classique de la science-fiction. Il est dans ma pal comme "La ferme des animaux" du même auteur et j'ai hâte de les lire !

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    1. Je pense me lancer aussi dans la ferme au animaux mais je vais attendre que ma PAL baisse un peu. 1984 mérite d'être lu même si ce n'est que pour sa culture g

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  5. J'ai beaucoup aimé La ferme des animaux, je lirai sans doute celui là un jour!

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  6. Un classique que je n'ai pas encore lu...

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  7. On arrête pas de me le conseiller ce livre. Et en lisant ton avis ainsi que tes citations, cela me conforte dans mon idée : il faut que je le lise un jour !
    En plus j'ai une amie, les larmes aux yeux, qui m'a dit que peu de gens parlent de la magnifique histoire d'amour dedans.
    Bises ^^

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    1. Je trouve que ce passage résume beaucoup le livre, l'ambiance... Je n'ai pas parlé de l’histoire d'amour c'est vrai (pour le suspense!!!), elle est vrai, déchirante et à l'exemple de ce monde irréalisable comme Roméo et Juliette version Orwell

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  8. Pr rebondir sur certains des commentaires, je préfère pour ma part ce genre de dystopie à ce qu'on nous sert en ce moment (trop de YA titre le YA) et qui se ressemble beaucoup d'un livre à l'autre. Faut dire aussi que j'en ai un peu marre des adolescents qui sauvent le monde, même si c'est la mode.

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    1. Je te rejoins totalement, j'arrive pas a apprécier ce genre de dystopie trop à la mode, trop romancé et du coup elles ne permettent pas de ce poser les questions essentielle comment ce monde en est arrivé là? Aurais-je abandonné mes convictions pour sombrer?

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