Lu # 13 : Le meilleur des mondes de Aldous Huxley (1932)

Je pense que je dois avoir un petit faible ou faire une obsession sur les dystopies car dans ma PAL j’ai encore 3 livres de ce sous-genre en attente. Après avoir lu Nous autres de Eugène Zamiatine, le père des dystopies, c’est tout naturellement que je poursuis ma découverte avec Le meilleur des mondes.
 

Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d’œuvre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps.
Aujourd'hui, devait écrire l'auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... Nous n'avons le choix qu'entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique.


En lisant Le meilleur des mondes, j’ai rapidement vu l’influence qu’a pu avoir Eugène Zamiatine sur l’œuvre d’Aldous Huxley. Comme chez Zamiatine, on retrouve la même trame. Un électron libre va chercher à ouvrir les yeux des autres sur la réalité de cette utopie qui est finalement une dystopie car la liberté est une notion erronée. Mais ici, la dystopie, l’histoire, est beaucoup plus travaillé.

« Les gens sont heureux ; ils obtiennent ce qu’ils veulent et ils ne veulent jamais ce qu’ils ne peuvent obtenir. Ils sont à l’aise ; ils sont en sécurité ; ils ne sont jamais malades ; ils n’ont pas peur de la mort ; ils sont dans une sereine ignorance de la passion et de la vieillesse ; ils ne sont encombrés de nuls pères ni mères ; ils n’ont pas d’épouses, pas d’enfants, pas d’amants, aux sujets desquels ils pourraient éprouver des émotions violentes ; ils sont conditionnés de telle sorte que, pratiquement, ils ne peuvent s’empêcher de se conduire comme ils le doivent. Et si par hasard quelque chose allait de travers, il y a le soma »

Déroutant, voilà comment je peux caractériser le monde qu’a créé Aldous Huxley au vue de la date d’écriture de son roman. Il faut le dire, le début du roman est rébarbatif. L’auteur dépeint durant plusieurs long chapitres, ce monde avec de nombreuses descriptions et explications mais c’est un mal nécessaire à la compréhension de ce monde. Passé ce cap, l’histoire se met rapidement en place.

Le style de l’auteur est remarquable, l’emploi de néologismes montre le talent et l’imagination de cet auteur de science fiction. L’écriture est fluide et le rythme lent. Il n’y a pas d’action, l’intrigue est presque inexistante, les personnages ne sont pas assez développés mais, à mon sens, le plus important dans ce roman est la dyspotie, la critique de la société de l’époque (et même d’aujourd’hui), enclin à la (sur)consommation et à la standardisation (Fordisme).

Ce qui m’a le plus touché dans ce roman est la fin, elle donne une vision pessimiste du roman. Car finalement, ce monde inhumain a eu raison du plus humain des personnages.

Je peux comprendre que la lecture de ce roman soit fastidieuse pour certains (les nombreuses descriptions, l’emploi de néologisme et les deux derniers chapitres. Mais je pense que Le meilleur des mondes est un roman qui mérite d’être lu si ce n’est que pour sa dimension spéculative ou le talent littéraire de l’auteur.  Car même si pour le moment les prédictions de l’auteur ne sont pas réalisées dans notre temps, il n’empêche que ce monde reste (encore) réalisable ?!

Commentaires

  1. Coucou déjà jolie couverture bleu ��. Ensuite tu ma réellement donne envie dz le lire hop dans ma wl

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  2. Je l'ai lu au lycée entre 1984 et Fahrenheit 451 (oui, j'ai un doute sur l'orthographe là tout de suite) (et oui, c'était ma période «je suis une rebelle et la société est pourrie»), mais du coup, je mélange un peu les 3 histoires dans ma tête, je crois. Il faudrait que je les relise...

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    1. L'orthographe est la bonne! Les deux autres sont en attente dans ma PAL. Donc je t'aiderai à mettre un peu d'autre dans tes souvenirs.

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  3. Lu et relu quand j'étais ado, j'en garde un très bon souvenir !

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    1. Je te comprends, les thèmes sont intemporels, du coup on peut les lire indéfiniment.

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